À son habitude, Gabriella Zalapì livre un ouvrage aux pages comptées, à la puissance et la justesse bouleversantes. L’une des grandes réussites de ce court texte est d’adopter le point de vue d’Ilaria, 8 ans, trop jeune pour saisir toute la complexité de ce qui est à l’œuvre dans l’habitacle de la voiture de son père, qui vient de l’enlever. L’autre est la manière dont Gabriella Zalapì organise les ruptures et fait habiter la page par son texte. Concision et épure pour une intensité à son acmé.
Le vieil incendie, quatrième roman d’Élisa Shua Dusapin, prend la forme d’un journal. Deux soeurs, Agathe et Véra, vont vider la maison familiale et passer neuf jours de novembre en Périgord, en des lieux chargés de souvenirs qui lentement remontent à la surface. Une intrigue faussement simple pour un roman à pages comptées, d’une grande délicatesse, porté par une écriture sans fioritures ni bavardage, à mille lieues de la profondeur du propos.
Le deuxième roman d’Élisa Shua Dusapin était attendu, forcément, après l’immense succès d’Hiver à Sokcho, lauréat des prix Robert-Walser, Alpha et Régine-Deforges. Les Billes du Pachinko vient de sortir en Folio et je vous invite à découvrir ce roman sensible et grave qui questionne l’identité, l’exil, la langue comme territoire dans un style épuré et efficace en diable.
Antonia, premier roman de Gabriella Zalapì, prend la forme d’un journal intime tenu sur une année et demie, du 21 février 1965 au 14 septembre 1966. Cette jeune femme de 29 ans, mariée et mère d’un jeune garçon de 8 ans, y confie son enfermement dans la société patriarcale palermitaine ainsi que son désir d’émancipation. La découverte d’archives familiales en l’aidant à renouer avec sa propre histoire pourrait l’inciter à sauter le pas.