D’après une histoire vraie. Le Gardien de Téhéran retrace la vie d'un homme ordinaire au destin extraordinaire dans un pays à l’histoire récente tumultueuse. Ce roman fort bien documenté couvre 5 décennies et tisse l’histoire singulière d’un homme modeste, discret et peu cultivé à celle d’un musée et à celle, plus large, d’un pays dont Stéphanie Perez restitue toute la complexité. À lire avec l'actualité iranienne en tête.
Un premier roman tout en retenue certes, mais profondément dérangeant sur un deuil impossible et la difficile bien qu’absolue nécessité d’être à l’écoute de la personne que l’on accompagne dans sa fin de vie. Un huis-clos mère-fille inquiétant, une mère possessive, une fille mutique, avant une fin apaisée.
Roman d’une époque qui déshumanise les siens, le premier roman de Mathieu Lauverjat est un roman noir, vide d’espoir qui interroge la place de l’homme pris dans les tentacules d’une société en pleine transformation. Sur le papier cela s’annonce captivant, mais le résultat, dans sa forme, est fastidieux. Il m’a manqué la subtilité du propos — juste, au demeurant — pour adhérer pleinement à Client mystère dont le sujet est sapé par une forme indigente. Une déception.
Les Guerres précieuses est un roman en état de grâce, le premier d’une toute jeune autrice dont j’admire l'acuité du propos et l’élégance de l’écriture habiles à nous transporter, en peu de pages, des possibles de l’enfance aux renoncements de la vieillesse, de la douce fraîcheur d’une pluie d’été à la froideur d’une grande Maison recroquevillée sur un temps perdu. Intensément émouvant. Une merveille.
Le premier roman d’Henri Guyonnet est une exofiction, genre littéraire poreux entre faits réels et fiction. S’emparant de la fin de vie de Rimbaud, s’invitant dans les béances qu’offre la réalité historiquement vérifiable, l'auteur lui substitue une vérité romanesque, bricole pour combler les trous, recompose les éléments glanés grâce à un immense travail de documentation qu’il faut saluer. Pour autant, je n'ai pas été séduite par la construction paresseuse choisie.
Le moment ne serait-il pas venu de faire émerger Monna Lisa de sa ❝marée verdâtre❞ en allégeant les vernis ? Qui pour cette opération périlleuse ? Paul Saint Bris mêle avec une aisance confondante documentaire (on y apprend beaucoup tant sur l’art de la restauration et la gestion des collections que sur la vie intérieure d’un grand musée), suspense (on retient son souffle comme on aimerait retenir les pinceaux du restaurateur) et satire (on glousse avec délice). Réjouissant.
Le temps d’un été, Sébastien Berlendis déambule le long de la côte ligure, entre San Remo et Portovenere, entre présent et souvenirs, réalité et fantasme. Lungomare est un roman singulier qui dit la simplicité de la vie. S’y agrègent l’instant présent et le passé dans une Italie solaire et charnelle dont l’apparente plénitude cache pourtant une mélancolie un peu inquiète. Un voyage sensuel, baigné de la toujours somptueuse lumière italienne. 80 pages de bonheur pur.
Olivier Rolin vide les lieux et, en archéologue de son passé, raconte ce qu’il en coûte d’avoir à quitter un appartement où il a vécu pendant près de quarante ans. On chemine avec lui, de digression en digression, alors qu'il revisite les instants d’une vie en s'efforçant d’en restituer toute l’intensité. Terriblement émouvant.
Voici venu le dernier jour de l'année et le traditionnel portrait chinois Je lis donc je suis, qui consiste à répondre à chaque question par le titre de livres lus (ou relus) en 2023.
Comme chaque mois de décembre, un petit tour d'horizon des lectures qui ont marqué mon année de lectrice. 24 livres pour les 24 jours précédant Noël. Ouverture d'une case chaque jour jusqu'au 24 décembre.