Kairos, l’instant aussi évanescent que fragile ne se rattrape pas ; il est à jamais perdu pour celui ou celle qui n’a pas su s’en saisir. Pour Katharina, 19 ans, et Hans, de 34 ans son aîné, ce moment miraculeux a eu lieu le 11 juillet 1986, dans Berlin-Est. Jenny Erpenbeck, par un jeu complexe de résonances entre l’intime et l’historique, raconte le déclin d’une histoire d’amour dans une RDA en train de s’effondrer. Vertigineusement brutal, dévastateur, dérangeant — et très réussi.
Guéorgui Gospodinov évoque la mort du père avec une simplicité et une tendresse qui forcent le respect alors même que le narrateur, s’aventurant aux limites du dicible, ne cache rien de ce que la maladie vole à la dignité. En associant son père au jardin, le narrateur le fond dans les confins tranquilles du paysage. Le père a beau n’être plus là, il n’a jamais été aussi présent. Une relation inédite dans laquelle père et fils sont séparés, mais à jamais inséparables. Tout simplement magnifique.
Nomen est omen. Les Prénoms de Florence Knapp est un roman sur la manière dont un prénom façonne la vie de celui qui le porte : un destin vers lequel tendre ou, à l’inverse, contre lequel lutter ? Si le postulat de départ est intéressant, il m’est hélas arrivé de m’y égarer et de m’y ennuyer. Il est dommage que la construction rigide à l’excès corsète et éteigne la force d’une histoire prometteuse et que l’écriture sans relief amenuise la profondeur des sujets difficiles et courageux.
Un vieux jardinier se souvient des six étés que Madame Rosamaria et Monsieur Francesc ont passés dans leur propriété de la Costa Brava, s’éloignant quelque temps de la touffeur de Barcelone pour goûter la douce fraîcheur de leur jardin sur la mer. Cet éden trompeur à l’harmonie faussement sensuelle ne pourra contrarier la tragédie à venir. Ce roman, resté inexplicablement inédit en France, trace un chemin d’écriture très personnel. Une lecture lente et profonde, à l’équilibre parfait.
Je lis donc je suis est le traditionnel rendez-vous de fin d’année. Le jeu consiste à répondre à chaque question par le titre de livres lus (ou relus) en 2024.
Chaque mois de décembre est l’occasion de revenir sur une année de (re)lectures. 24 livres pour les 24 jours précédant Noël. Je vous invite à ouvrir quotidiennement une case jusqu’au 24 décembre.
Voici venu le dernier jour de l’année et le traditionnel portrait chinois Je lis donc je suis, qui consiste à répondre à chaque question par le titre de livres lus (ou relus) en 2023.
Comme chaque mois de décembre, un petit tour d’horizon des lectures qui ont marqué mon année de lectrice. 24 livres pour les 24 jours précédant Noël. Ouverture d’une case chaque jour jusqu’au 24 décembre.
Petite anthologie d’une trentaine de textes (fable, roman, poésie, serment, théâtre...) écrits par des auteurs d’origines et d’époques diverses pour (re)trouver le goût du secret. Plaisant et instructif.
2022 ne saurait s’achever sans le traditionnel rendez-vous Je lis donc je suis, en répondant à chaque question sous la forme d’un titre de livre lu ou relu dans le courant de l’année.