Émois et moi, Patricia Bouchet, Jacques Flament
Carnet de lectures · 14 juillet 2024
Un carnet d'artiste dans lequel l’image n'est pas une redite visuelle du texte. Si on ne sait dire lequel du texte ou de la photo a préexisté, s’il est inutile de sonder l’image à la recherche d’une explication au texte, il est en revanche intéressant de voir ce que texte et photographie inventent ensemble. Un curieux petit objet, une entreprise poétique et plastique où le trouble vaporeux des photographies adoucit le tranchant des mots.

Jours envolés au jardin d'été, Xavier Gardette, La Chambre d'échos
Carnet de lectures · 05 juillet 2024
Jours envolés au jardin d’été ­de Xavier Gardette est un tout petit volume inracontable, une surprenante alchimie de forces élémentaires, un récit un rien suranné, un journal méditatif qui s’adresse à tous, amoureux des jardins ou non, et en particulier à ceux qui se réjouissent de ressentir la plénitude des émotions premières et y trouvent encore des raisons de vivre heureux.

Venise des peintres et des écrivains, Adrien Goetz, Hazan
Carnet de lectures · 21 juin 2024
Une sélection de textes et de toiles toute subjective — la meilleure qui soit donc. Une promenade inspirée avec pour compagnons des écrivains tombés sous le charme de Venise, et des peintres qui l'ont immortalisée et magnifiée. Une manière originale et la plus belle des façons de (re)découvrir une ville-légende dont le nom seul fait rêver.

L'Aigle et la Rose, Serge Hayat, L'Observatoire
Carnet de lectures · 19 juin 2024
Octobre 1799. Le général Bonaparte débarque en Provence après deux années passées en Égypte. Arrivé à Paris, ne trouvant pas Joséphine à leur hôtel particulier, il se rend chez Barras, persuadé que l'homme influent du Directoire, ancien amant de son épouse, sait où la trouver. S'ensuit un duel virtuose entre deux animaux politiques dotés d’une formidable mécanique intellectuelle, dont l’un est sur le déclin alors que l’autre sait qu'un destin s'offre à lui. Un texte en tension passionnant.

Incendie blanc, Antoine Catel, Calmann-Levy
Carnet de lectures · 06 juin 2024
Antoine Catel raconte l’amour sincère, fusionnel, presque absolu, qu’il porte depuis toujours à la petite dernière d’une fratrie de quatre, disparue dans la blancheur immaculée de la cocaïne alors qu'elle avait à peine 23 ans. Une autofiction cathartique, une thérapie littéraire sauvée du marasme complaisant par une écriture poétique. Je ne sais pas si la poésie sauvera le monde comme le prédit Jean-Pierre Siméon, mais elle sauve au moins ce livre-ci.

Highlands, Jérôme Magnier-Moreno, Gallimard
Carnet de lectures · 31 mai 2024
Highlands est un ouvrage que l'on reçoit doublement, en tant que lecteur et en tant que spectateur. Une échappée soudaine pour revenir sur les lieux heureux des vacances d'enfant. Au voyage physique vers les Hautes-Terres écossaises se superpose sur une même plaque sensible le voyage intime vers le passé. Le souvenir se confronte à la réalité. Très beau Highlands, douloureux et salvateur, dont les tableaux ne sont pas de simples illustrations, mais une autre manière de se raconter.

Petites choses, Benoît Coquil, Payot & Rivages
Carnet de lectures · 29 mai 2024
Petites choses est un texte hybride : récit de voyage et d’expérience ; enquête sociologique et politique ; biographie. Une manière éclectique de faire littérature – à défaut de faire roman – qui ne m'a que partiellement convaincue. Quelle est la valeur ajoutée par la contribution de Benoît Coquil par rapport aux écrits, nombreux, l’ayant précédée sur le sujet depuis plus d'un demi-siècle ?

Mon petit, Nadège Érika, Livres Agités
Carnet de lectures · 25 mai 2024
Mon petit est un écrit cathartique – encore un – dans lequel Nadège Érika se dissèque pour mieux se recomposer après un drame vécu. Un écrit moins intéressant pour le lecteur que pour celle qui écrit, s’y découvre et s’y (re)construit. Que je suis fatiguée du règne de Narcisse, de ces textes qui répugnent à dire ce qu’ils sont vraiment et ne s’assument pas. Faut-il en passer fatalement par là pour gagner un statut littéraire en 2024 ? Entre lassitude et exaspération.

Déchirer le grand manteau noir, Aline Caudet, Viviane Hamy
Carnet de lectures · 17 mai 2024
Le Je qui écrit ici est-il une autre ? Annoncé — trompeusement ? — comme roman en première de couverture, Déchirer le grand manteau noir d'Aline Caudet a tout des codes de l’autobiographie, sans s'en réclamer. Cet écrit cathartique fait œuvre de résistance intérieure pour les traumatismes vécus. Bien trop maladroitement.

Les Vallées closes, Mickaël Brun-Arnaud, Robert Laffont
Carnet de lectures · 14 mai 2024
Oubliée la Provence de Pagnol et de Giono ! Oubliés le bleu têtu du ciel lavé par le Mistral, le chant lancinant des cigales, les senteurs de la lavande et des figuiers, des herbes de la garrigue, le temple sombre et silencieux des oliviers, le murmure frais des fontaines et le tranchant des crêtes des Alpilles palpitant dans l’épaisseur de l’air chaud. Ce qui macère dans Les Vallées closes de Mickaël Brun-Arnaud est laid et gratuitement vulgaire. Vite de l'air frais ! Vite de la lumière !

Afficher plus