Le monde de l’édition, de l’imprimerie et de la presse a recours à des images un peu surprenantes, issues pour beaucoup du domaine animalier.
Ce billet est susceptible de s’enrichir au fil de mes découvertes.
L'ours
Dans le domaine de l’imprimerie et de l’édition, et depuis le XIXe siècle, on nomme ours ou colophon, l’encadré que l’on trouve inséré au début ou à la fin d’un périodique.

L’ours porte diverses mentions dont certaines sont obligatoires :
✦ le titre ;
✦ la périodicité ;
✦ la date de création ;
✦ l’adresse du siège social ;
✦ le nom des principaux propriétaires et actionnaires ;
✦ le nom du directeur de la publication ;
✦ la raison sociale et l’adresse de l'imprimeur ;
✦ le dépôt légal ;
✦ l’ISSN qui apparait également sur la couverture à côté de la date de parution.
D’autres renseignements sont plus aléatoires. Selon les titres, le lecteur peut y trouver des précisions sur :
✦ les tarifs d’abonnement ;
✦ le tirage au numéro ;
✦ les postes et les noms de ceux et celles qui contribuent à la rédaction ou à la fabrication ;
✦ le groupe de presse auquel le journal ou le magazine appartient.
Certains magazines bâclent leur ours, là où d’autres en font un véritable outil de communication à destination des professionnels comme des simples lecteurs.
Bien qu’il ait beaucoup évolué, ours est un terme ancien qui remonte aux origines de l’imprimerie quand elle arrive en France dans les années 1470 et que les premiers imprimeurs s’établissent à Paris et à Lyon.
Ours était le nom donné au conducteur d’une presse à bras. En effet, le travail de cet imprimeur-pressier l'obligeait à un balancement d’avant en arrière qui évoquait la démarche pataude du plantigrade. Plus près de nous, ce nom sera donné aux conducteurs de machines offset qui sont les descendants directs des imprimeurs-pressiers.
❝Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet.❞
Balzac, Illusions perdues
Ours, c’est aussi le sobriquet dont on affublait le maître-imprimeur à cause de son caractère quelque peu rugueux.
Enfin, une troisième hypothèse veut que ours vienne de l’anglais ours qui signifie les nôtres, sous-entendu ceux de notre équipe.
Le singe et ses bourdons
Singe est le surnom moqueur que les imprimeurs donnaient aux compositeurs (aujourd’hui appelés typo), corporation importante et instruite, pour railler l’agilité de leurs mouvements alors qu’ils composaient le texte en manipulant rapidement les lettres de plomb pour ensuite les remettre tout aussi rapidement dans les casses. Le singe typographe devait veiller à éviter les bourdons, à savoir les oublis de lettres, de mots, voire de pans de phrases entiers au moment de la composition.
L'hirondelle

À l’origine, les hirondelles sont les traits de coupe servant à délimiter le format attendu. Elles se trouvent toujours en dehors de la page définitive, aux quatre angles ou plus rarement au milieu des quatre côtés.
En imprimerie, les hirondelles sont des marques à la fois très discrètes mais aisément repérables, généralement en forme d’angle droit ou de cibles. Elles sont censées faciliter les repérages de montage lors des différents passages en machine. Ainsi pour une impression en couleurs, la feuille doit passer autant de fois qu’il y a de couleurs. La superposition rigoureuse des hirondelles assure que la feuille est correctement positionnée et que les différentes encres se recouvrent parfaitement à chaque passage, sans aucun décalage.
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